Les sites : Protohistoire Le Mas Vigier

Nîmes, Gard

Localisé à environ 3 km de l'agglomération nîmoise, le site du Mas Vigier a fait l'objet d'une fouille en 2008. Celle-ci a livré de nombreux vestiges d'occupations du Néolithique et de l'âge du Fer, ainsi qu'une sépulture isolée, datée de la charnière des IIe et Ier siècles avant notre ère. La tombe était installée le long d'une voie protohistorique, au sein d'un paysage de vignes dont les vestiges ont été trouvés dans l'emprise de la fouille.

 

Le dépôt funéraire était placé dans un coffrage de bois de forme quadrangulaire. Il comporte une amphore italique entière (le col absent sur le cliché a été brisé lors du diagnostic), couchée sur la panse, en position centrale dans la fosse. Le reste du dépôt était disposé de part et d'autre de l'amphore sur des étagères en bois ou sur le fond de la fosse.

 

Le défunt (un adulte ou un adolescent) est représenté par quelques fragments d'os brûlés (16 g) dispersés en différents endroits de la fosse ou déposés dans un vase balustre calé contre l'amphore, près d'une épée en fer repliée. Quelques ossements ont été également déposés à l'intérieur de l'amphore avec une pointe de lance et une bandelette spiralée en fer. À l'exception d'un grand pot (vase à mélanger ?) et d'un brûle-parfum, les vases sont des récipients pour les liquides (une coupe à boire à deux anses en céramique campanienne, un vase balustre, trois cruches).

 

L'organisation de la tombe et le choix du mobilier illustrent l'importance du vin dans le rituel funéraire et la valorisation du défunt. Ils montrent aussi une association étroite entre les valeurs accordées à la consommation de vin et à la possession des armes.

Valérie Bel (Inrap)